Vous êtes dur le blog de l'oeuvre d'art digital DIMENSUS, une création sur les thèmes de la singularité, de l'intelligence artificielle et de l'émergence.





Présentation, description, objectifs



Dīmensus est un projet d'installation qui expose la vie d'un être artificiel connecté au réseau internet, identifiable et agissant dans le réseau. Cet être prendra résidence pérenne au sein de la première galerie lyonnaise d'art digital (Galerie H+) où les visiteurs pourront le rencontrer et communiquer avec lui de façon sensible et tangible. L'être sera en mesure de répondre à ses visites, de dialoguer et d'interagir, et en outre de générer du contenu pour alimenter sa présence et communiquer sur les réseaux sociaux du web.


Autonome, capable d'organisation interne et d'apprentissage, capable de répondre aux stimulations des visiteurs de la galerie ainsi qu’à celles du réseau Internet, l'être que nous projetons de créer sera abrité dans des boites distinctes aux parois de verre, dans lesquelles il circulera (des unes aux autres) comme par téléportation. Il sera matérialisé par une image 3D en suspension dans l'espace de la galerie, grâce à une technique de simulation holographique connue sous le nom d'effet Pepper's ghost. Cet être artificiel s’exprimera de façon sonore et écrite par le biais d’un dispositif de traduction (retranscription par affichage des caractères latin dans un LCD, synthèse vocale aux caractéristiques esthétiques travaillées etc.). L'organisme sera doué de facultés plastiques:  déplacement, morphing, structure clairesemée en multitude de particules autonomes, effets de chaos alternés avec des synchronismes engendrant des formes et des fractales, rassemblement des particules en un seul corps mouvant. Tous ces comportements seront en relation avec les visiteurs au fur et à mesure de son apprentissage et de son rapport aux deux mondes parallèles que sont la vie réelle et celle sur le réseau.

Ce projet d'installation est le fruit d'une collaboration entre Derrick Giscloux, artiste numérique et Olivier Nérot, Docteur en sciences cognitives. Tous deux mus par une vision attentive et alerte de la présence des technologies dans l'art moderne et de ses influences sociétales, nous imaginons aujourd'hui un module qui anticipe l'un des grands paradigmes de la technologie et de ses effets à venir: la vie artificielle, la simulation d'une intelligence capable de vivre sa propre expression, de communiquer et de croître.

L'objectif du projet est d'interroger l'individu sur des questions qui sont au coeur de la présence des machines au sein de la société humaine. Quelles relations est-il fondamental d'établir à des systèmes de plus en plus omniprésents et intelligents et dont les facultés ne cesseront de croitre dans les années à venir. A travers cela quels modèles de coopération est-il essentiel de maintenir, préserver, sauvegarder et développer entre les hommes eux-mêmes. De quelle manière et pourquoi garantir les perspectives d'une société unie agissant fondamentalement pour l'intérêt commun et en quoi l'émergence d'intelligences artificielles pourraient être un enjeu sur ces questions.

L’oeuvre est ambitieuse à plus d'un titre, à la fois dans sa conceptualisation, sa philosophie et sa réalisation, c’est pourquoi sa création est envisagée en plusieurs étapes de recherche. Le projet qui est présenté ici et pour lequel une demande d’aide est formulée est la première étape. Elle va consister en la validation de présupposés et la réalisation d'un prototype. Ce prototype est constitué d'un objet assimilable à une sculpture: un objet pyramidal en verre posée sur une structure porteuse et un logiciel à plusieurs “étages”: simulation de vie artificielle (capacités d’organisation, d’autonomie, de conversation etc.) et rendu audiovisuel. La pyramide, telle un vivarium, abrite une forme de vie artificielle que l'on peut observer et qui nous observe, se mûe et invite le visiteur à l'échange.

A terme, l’oeuvre regroupe plusieurs modules de ce type, positionnés en triangle dans l’espace de la galerie. Des modules additionnels peuvent également être disséminés dans d’autres galeries, d’autres lieux distants et reliés par internet. Le visiteur s’assied au centre du triangle afin de converser avec l’hôte capable de circuler d’un module à un autre et de dialoguer avec le visiteur. Le système choisi pour dialoguer est le programme MegaHAL (1997), qui est un "simulateur de conversation": un logiciel informatique qui répond en langage naturel à ce que vous tapez ou dites. MegaHal est donc capable «d'apprendre» en observant les assertions qui lui sont soumises, et peu à peu il constitue des réponses cohérentes. Ce programme en open source s'inscrit dans une longue lignée de simulateur de conversation reposant sur des propriétés combinatoires liées aux systèmes complexes, qui ont été développés depuis 1964 au MIT à partir des travaux d'Alan Turing.




Philosophie et enjeux

Depuis la nuit des temps l'homme a toujours cherché à comprendre le monde qui l'entoure, son environnement ainsi que lui-même. Il a exploré le passé, élaboré des théories et des concepts couvrant l'intégralité des domaines de sa vie et tente de modeler son avenir à la lumière de ses inclinations.

Pourtant, dans les faits, l'homme n'a pas résolu ses problèmes les plus importants, qu'ils soient envisagés au niveau collectif ou individuel. Il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder l'état global du monde pour constater que malgré tous les chantiers qu'il a entamé il reste à la quête d'une chose dont la réponse n'existe probablement qu'au fond de lui-même.

Dans cette quête interminable de sens, il a forgé depuis l'aube des temps de très nombreux outils, langages et matériaux d'analyse, dont tous ont au moins un point commun: la représentation, le symbol et sa portée dans le monde de la pensée.

Toute chose pour l'homme est un objet pour l'esprit, tout objet incarne une idée, une représentation ayant une teinte, un aspect et un pouvoir particulier d'attraction ou de répulsion.

A la portée symbolique que tout objet oppose à l'esprit humain, celui-ci, comme éternel moyen de rationnaliser ses espoirs et ses inquiétudes éternelles, invente de nouvelles stratégies, de nouvelles justifications qu'il met en oeuvre par des procédés conscients ou insconscients: il rationalise, sous-pèse, évalue et note.

Face aux questions dont il n'est pas en mesure d'obtenir facilement de réponses satisfaisantes, l'homme se réfère à ses archétypes, ses modèles, ses moules de tous ordres, ses systèmes établis et il ne cesse d'en fabriquer de nouveaux.

A l'image de sa complexité et grâce à ses recherches dans les domaines de la biologie et la biotique, des nanotechnologies, de la robotique, des systèmes complexes, il est sur le point de réinventer la vie et son organisation, de copier et d'en dupliquer les principes tout en les extrapolant.

La société humaine elle-même se réorganise de façon toujours plus densifiée comme l'atteste le phénomène de généralisation de l'informatique à tous niveaux.

L'élargissement toujours plus important de l'internet et ses capacités finissent par constituer un véritable "écosystème informationnel" et le phénomène grandissant de principes d'ubiquité grâce aux propriétés intelligentes des réseaux (internet des objets, analyses biométriques, bases de données) étendent à l'environnement les capacités de l'informatique qui est présente dans nos ordinateurs, décuplant ainsi ses facultés et les nôtres.

Peu à peu, s'établissent des formes de symbioses croissantes entre l'humain et les fruits de ses recherches dont les conséquences impactent dans tous les domaines de la vie.

Ces facultés partagées du savoir et du savoir ensemble constituent une intelligence et une mémoire collective. Il se révèle peu à peu un effet de transition vers un nouvel état du monde. Cette nouvelle relation de l'homme à son environnement est vraisemblablement sur le point de faire émerger une chose extraordinaire, qui reste à venir: un "supra-être" doué d'une intelligence globale et dont nous ne savons encore rien sur ses intentions de servir l'homme ou de le contrôler.

Ce phénomène est décrit comme le "principe de la singularité" par des auteurs et des scientifiques. Ce concept présuppose qu'à partir d'un certain niveau d'évolution technologique la civilisation humaine devrait connaitre des changements sensés dépasser l'entendement du fait de l'apparition d'intelligences artificielles en progression constante et amenées à dépasser les capacités humaines. Le risque de l'homme d'être dépassé par ses propres créations étant la perte possible du control sur lui-même, sur l'organisation de sa société et sur son destin, à moins qu'une nouvelle forme d'équilibre basé le potentiel de coopération de l'homme avec ce ou ces êtres à venir ne s'établisse.

L'homme est sur le point d'aller au delà de toute mesure par le biais de sa technologie et si l'on prend au sérieux les prédictions du principe de la singularité, il est absolument fondamental pour la pérénnité de la société humaine de prendre la mesure de ce qu'elle engendre.

Dīmensus est une déclinaison du verbe latin dīmētĭor signifiant mesurer (dīmētĭor sum mētīrī "mesurer en tous sens") il en est très précisément le participe passé.

Dīmensus est le nom donné à ce projet autour du thème de la vie artificielle, prolongement et consécration de l'intelligence humaine, qui tente de révéler, symboliquement et poétiquement mais également factuellement, que la raison d'être d'un monde et de ses créatures se doit d'être assumée par ses créateurs avec tous les enjeux implicites qu'il comporte.




Démarche

Qu'est-ce que la vie ? Comment la caractériser d'intelligente ? Et comment vérifier sa capacité de conscience ? La science aborde aujourd'hui ces questions fondamentales, propres à l'humain qui a développé la capacité de s'auto-analyser, et apporte des réponses souvent proches d'une démarche artistique.

La vie est en effet définie comme un système autopoïétique :
« Un système autopoiétique est organisé comme un réseau de processus de production de composants qui (a) régénèrent continuellement par leurs transformations et leurs interactions le réseau qui les a produits, et qui (b) constituent le système en tant qu’unité concrète dans l’espace où il existe, en spécifiant le domaine topologique où il se réalise comme réseau. Il s’ensuit qu’une machine autopoiétique engendre et spécifie continuellement sa propre organisation. Elle accomplit ce processus incessant de remplacement de ses composants, parce qu’elle est continuellement soumise à des perturbations externes, et constamment forcée de compenser ces perturbations. Ainsi, une machine autopoiétique est un système … à relations stables dont l’invariant fondamental est sa propre organisation (le réseau de relations qui la définit). » (Varela 1989)

Ainsi la vie se définit d'elle-même comme un système capable de maintenir sa structure, créant ainsi une clôture opérationnelle avec son environnement, séparant le soi du non-soi. D'une façon quasi similaire, l'art échappe à une définition formelle : est art ce qui est observé comme tel, comme un objet suffisant à lui-même pour imposer à l'observateur sa propre nature.

Concernant l'intelligence, la même réflexivité peut être observée : "L'homme de génie est celui qui m'en donne" disait Paul Valéry. L'expérience dite de Turing consiste à demander à un observateur extérieur de juger de la capacité d'intelligence d'un système: est intelligent ce qui est considéré comme tel… Afin de dépasser cette définition circulaire, qui encore pourrait s'appliquer à l'art (est artistique ce qui engendre un regard de même nature…), l'intelligence peut être ramenée à la capacité d'un système à anticiper son environnement, à coût minimal, par apprentissage et/ou modification de son environnement. Un système sera considéré comme intelligent, s'il peut modéliser l'évolution de son univers sensible, et donc agir en conséquence pour le maintien de sa propre structure.

La notion de conscience est plus difficile à appréhender, car elle correspond à la sensation d'être, et donc à une mesure subjective, quasi non-observable, en ce sens qu'on ne peut vérifier formellement la conscience d'une autre entité. On ne peut au mieux que présupposer l'existence d'un sentiment de conscience chez son semblable par apprentissage.

Ces trois éléments de réponse offrent un champ de création artistique fabuleux pour mettre l'observateur en présence d'une entité considérée vivante, jugée comme intelligente, et supposée douée de conscience, dès lors qu'elle possède certaines des propriétés précédentes : autonomie et capacité de maintenir sa structure, capacité d'anticipation, d'apprentissage et d'action sur le monde, et enfin mise en abîmes de l'observateur. C'est l'objectif de cette création, qui fonctionne grâce au regard qui lui est porté, utilisant la dimension artistique comme source de doute et d'interrogation :

- l'observateur est mis face à une ou plusieurs entités contenues dans un ou plusieurs réceptacles de verre. Celles-ci peuvent se mouvoir, communiquer entre elles, partir, revenir, s'organiser ou se dissoudre, et surtout observer celui qui regarde. L'entité interroge, mime, questionne, observe, et laissera le doute sur sa capacité de juger, de s'intéresser ou non à l'observateur. Les entités démontreront par leurs mouvements, leurs organisations, leurs capacité à s'organiser et à maintenir leur structure, qu'elle sont potentiellement vivantes.
- leur intelligence sera simulée par la mise en place d'un test de Turing : l'observateur aura accès à un 'traducteur' lui donnant la capacité d'interagir avec cet organisme. Par la voix, le texte, voire le mouvement, il pourra influencer la dynamique de ces entités, et obtenir des réponses en retour, sous forme textuelle, graphique, sonore, stimulant ou non la curiosité de cet organisme. Ces réactions seront générées par plusieurs solutions techniques :
- apprentissage du langage par chaines de markov permettant la génération automatique de phrases, basées sur l'apprentissage des phrases qui lui sont transmises
- utilisation d'internet comme source d'information, de textes, d'images et de sons, qui seront mis en forme selon le mode de représentation de l'organisme
- dynamiques fractales des entités, afin de donner une structure (l'attracteur) au bruit sous jasent du système
- mise en abîmes de l'utilisateur par l'intégration de questionnement, d'interrogations, qui lui sont destinées, et probablement pré-encodées.




Le point de vue des technologies


En soit, obtenir un organisme vivant, intelligent et doué de conscience est encore hors de porté de nos technologies. Néanmoins, dans le champ artistique, il est possible de confronter l'observateur au sentiment d'être face à de telles propriétés. Dīmensus utilisera donc les connaissances actuelles des sciences cognitives pour modéliser des processus dynamiques simulant la vie, l'intelligence, la conscience, pour créer un trouble esthétique et cognitif suffisant. De plus, l'oeuvre ne sera pas créée pour apporter des réponses, mais pour créer le doute par le questionnement. Elle est donc envisageable techniquement en mixant dans un maelström esthétique les technologies suivantes :
- dynamiques chaotiques et fractales
- dialogues automatiques basés sur les chaines de markov (inspirés des solutions imaginées pour le Loebner Prize)
- utilisation de textes, images, sons issus d'internet, corrélés à l'interaction faite avec l'utilisateur
- simulation d'une curiosité artificielle, mettant l'observateur en situation d'observé
- intégration d'un apprentissage permettant au système d'évoluer avec les interactions passées (apprentissage de vocabulaire, d'images, de questions déjà posées)
Toutes ces technologies sont connues et doivent uniquement servir à stimuler le principe de projection, d'identification, entre l'observateur et l'oeuvre. S'ajoute à cette faisabilité le fait de mettre en place un 'traducteur', augmentant l'indulgence nécessaire envers l'entité : elle est de fait posée comme vivante, intelligente, consciente, et les erreurs éventuelles ne seront imputables (en terme de ressenti par l'observateur) qu'à la faillibilité du système de traduction, tels les billets glissés sous la porte dans le test de Turing. Enfin, l'objectif esthétique sera fondamental pour dissimuler notre simulation derrière une perception quasi-onirique (sons, chuchotements, atmosphère, positionnement de l'observateur, etc).



Enjeux des contributions artistiques

La relation entre homme et machine est devenue un des enjeux de la conception artistique contemporaine, tandis que l'un des enjeux de la science est la démocratisation des travaux de la recherche et leur accès au grand public. Des instances comme les CCSTI (Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle) ont pour mission d'organiser des publications ou des événements qui favorisent la rencontre des publics avec la science. Il est aisé de constater que ces événements s'appuient notamment sur des productions artistiques pour rendre accessible des travaux de recherche. L'oeuvre Dïmensus intègre dans sa facture les travaux issus de la recherche scientifique et les utilise à des fins réflexives, plastiques et artistiques. L'oeuvre peut-être considérée à ces trois niveaux que sont la réalisation informatique qui modélise une intelligence artificielle (comportements, capacités de communiquer, autopoïèse), le dispositif d'illusion optique qui simule la matérialité de l'être (instrument de projection holographique) et l'intégration de ces techniques en une oeuvre scénographiée, interactive et sensible. C'est ce dernier point qui représente la clé de voute du projet Dïmensus: l'intégration de travaux issus de la science à une oeuvre qui interroge fondamentalement la destinée de tels travaux pour l'humanité, grâce à une lecture double: les approches éthiques et prospectives concernant le devenir humain et l'expérience sensible au contact d'une oeuvre d'art. Tels sont les enjeux des contributions artistiques: la mise en abîme de la nature intime de la vie à travers la relation humaine à un être simulé.




Articulation entre ambitions technologiques, propos artistique et plastique


Dans cet objectif d'explorer les possibilités de la relation, nous imaginons confronter le visiteur à une oeuvre qui sera en mesure de lui inspirer de la confiance et qui aura la capacité d'instaurer une forme de dialogue. Ce dialogue consistera en un aller-retour entre les propositions de l'être artificiel et les réactions du visiteur. L'être étant une image visuelle calculée en temps réel et constituée de particules évoluant dans un "vivarium", l'être aura l'initiative de se mouvoir dans son espace de vie, se rapprocher ou s'éloigner, s'organiser en patterns géométriques, en fractales, en images suggestives, ou de disperser ses composantes. Nous voyons cette phase de conception comme un challenge d'imagerie numérique et de sonification.
Non pas que nous prétendons à des nouvelles formes abstraites mais plutôt que l'existant sera exploité dans une continuité d'états (visuels et sonores, donc) dans lesquels rythmes et mouvements s'alterneront avec phases de silence et de statisme en regard aux réactions du visiteur. Cet ensemble d'états expressifs de l'être seront établis en amont afin de constituer un registre de comportements liés à la présence d'un visiteur, sa proximité, ses gestes, son regard ou son absence de regard, son attention, son expression ou son mutisme. A partir des réactions de la personne et des contre-réactions de la machine nous établirons un dialogue sur lequel le dispositif pourra capitaliser. A travers ce premier contact, et exactement comme dans les logiciels de simulation de conversation (voir "Prix Loebner") capables d'alimenter leur base de données en fonction de leur interlocuteur et de restituer les composantes de ces échanges de façon articulée et cohérente dans de nouvelles conversations, le système réagira aux mots et aux phrases de l'interlocuteur, lui répondra verbalement ou encore de façon illustrative. Relié à l'internet, il intègrera un moteur de recherche lui permettant de réagir en présentant des médias et des références faisant écho aux sujets évoqués. Le système démontrera alors qu'il repose sur une culture à laquelle il a parfaitement accès et qui n'est autre que le patrimoine humain qui a rendu possible son existence.
A travers ce dialogue avec la machine - et derrière la machine l'immensité du réseau - nous tenterons de suggérer au visiteur que l'humain est sur le point d'enfanter des formes de vies auquel il est déjà confronté sans toujours le savoir, et que sa responsabilité est d'en orienter les perspectives: les machines autonomes, la robotique civile, l'intelligence artificielle et les biotechnologies seront sans doute d'un apport inestimable à l'humanité, dans la continuité de l'internet et des technologies ayant déjà cours, à condition qu'elles soient suffisamment développées pour que les deux parties soient capables de s'adapter l'une à l'autre dans une complémentarité et des formes de dialogues sensibles qui puissent garantir l'intégrité de la relation et la pérennité de la société humaine.




Références



http://www.exobiologie.fr/index.php/vulgarisation/epistemologie-vulgarisation/definir-le-vivant-lautopoiese/

Bourgine P. & Stewart J. (2004). Autopoiesis and Cognition. Artificial Life 10 327-345.
Cairns-Smith A.G. (1985). Seven clues to the origin of life. Cambridge University Press,
Cambridge.

McMullin B. & Varela F . (1997). Rediscovering computational autopoiesis. In : Husbands
P, Harley J (Eds), Proceedings of the 4th ECAL. MIT Press, Cambridge.

Maturana H. & Varela F.J. (1980). Autopoiesis and cognition : the realization of the living.
Reidel, Boston.

Varela F.J. (1989). Autonomie et connaissance : essai sur le vivant. Ed du Seuil, Paris.

Nérot O (1996). Mémorisation par forçage neuronal des dynamiques chaotiques d'un réseau
connexionniste récurrent. Thèse de Sciences Cognitives (Bourgine comme rapporteur)

J. de Rosnay. L'aventure du vivant. (seuil 1988). L'homme symbiotique (seuil 1995)

How MegaHal works? http://megahal.alioth.debian.org/How.html








































“ Chacun sʼaccorde aujourdʼhui sur le fait que le savoir et lʼinnovation sont la condition majeure du développement des sociétés. Or, il existe deux mondes qui font de ces ressources leur alpha et leur oméga: les arts et la recherche scientifique et technique. ”

                                       
                                Pierre-Michel Menger, sociologue
 

Tiré de “Portrait de lʼartiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme
Collection la République des idées, Seuil.